Vulve et littérature : Anaïs Nin

« Comment me voit-il, lui ? se demanda-t-elle. Elle se leva et alla chercher un grand miroir qu’elle posa face à la fenêtre, par terre contre une chaise. Puis elle s’assit sur un tapis, en se regardant, et écarta doucement les jambes. Le spectacle était un enchantement. » 

Ce passage est extrait du livre Venus érotica, recueil de nouvelles écrites par Anaïs Nin pour un mystérieux collectionneur et publiées après la mort de l’écrivaine en 1977. Anaïs Nin est l’une des premières femmes autrices de littérature érotique. Mais elle est surtout célèbre pour ses journaux intimes, dans lesquels elle raconte sa vie privée et ses relations de façon particulièrement honnête et vivante. Comme le livre Venus érotica, ils n’ont pu être publiés qu’après sa mort et celle de son mari. Dans ses carnets, elle dévoile notamment la relation incestueuse qu’elle a eu avec son père à l’âge adulte… Ce sont des pages très dérangeantes, mais cela n’ôte pas le grand intérêt de lecture de cette œuvre très intime. Elle a été la maîtresse de plusieurs écrivains célèbres, mais l’écrivain Henry Miller et sa femme June ont été sa grande passion. Son langage cru et sa bisexualité ont fait scandale au XXe siècle.