L’avortement : un droit humain

L’avortement ou IVG (interruption volontaire de grossesse) est un sujet vaste, qu’on peut aborder par une multitude d’angles. C’est un thème récurrent dans les sphères militantes, qu’elles soient féministes ou non. Ces derniers mois et années, les avancées et les reculées du droit à l’IVG dans le monde l’ont ramené sur le devant de la scène.

Nous avons décidé d’apporter notre petite pierre à l’édifice en abordant le côté pratique du sujet : comment fait-on pour avorter en France ? Est-ce que ça fait mal ? Comment est-ce que ça marche, concrètement ?

N’oublions pas qu’avorter est une décision courante. En France, un quart des grossesses se termine par un avortement (source : Amnesty international France). En 2020, plus de 200 000 IVG y ont été pratiquées.

Nos principales sources sont ivg.gouv.fr, le Planning Familial, ameli.fr ainsi que notre expérience sur le terrain.

 

 

Qui peut avorter ?

En France, toute personne peut décider d’interrompre sa grossesse, qu’elle soit majeure ou mineure*, qu’elle ait la nationalité française ou non. L’interruption de grossesse étant considérée comme un soin urgent, les demandeur·se·s d’asile peuvent en bénéficier, même sans couverture santé. Bien sûr, c’est la théorie. En pratique, il est plus difficile d’y accéder si on est en situation irrégulière. C’est pourquoi il est important que le plus de personnes possibles sachent que ce droit est inscrit dans la loi.

En France, les délais légaux sont aujourd’hui de 14 semaines de grossesse sans condition. On parle aussi de 16 semaines d’aménorrhée, c’est-à-dire depuis les dernières règles (mais attention, la durée entre les dernières règles et la fécondation n’est pas toujours la même, c’est pourquoi le ou la spécialiste va devoir de toute façon dater la grossesse). En Europe, les délais varient principalement entre 10 et 14 semaines de grossesse, mais il est possible d’avorter jusqu’à 22 semaines pour les Pays-Bas et le Royaume-Uni.

Un·e professionnel·le de santé peut malheureusement refuser de procéder elle/lui-même à l’IVG (la fameuse clause de conscience), mais iel est ABSOLUMENT OBLIGÉ·E de vous orienter vers un·e médecin, sage-femme ou structure (clinique, hôpital) qui le fera.

Avorter est remboursé à 100% par l’Assurance maladie. Les personnes mineures ou précaires n’ont aucun frais à avancer.

Dans les faits, ce sont les femmes entre 25 et 29 ans qui ont le plus recours à l’avortement.

 

Attention à la désinformation

Toute personne qui désire s’informer sur l’avortement risque de tomber très vite sur un site web ou une association « anti-choix » qui pratique la désinformation. Il s’agit d’un discours orienté, poursuivant un seul but : amener la personne à ne pas avorter. Or, l’avortement doit être un choix. Pour cela, la personne doit avoir accès à toutes les informations, présentées de manière la plus neutre possible, afin de pouvoir elle-même décider ou non de poursuivre sa grossesse. De plus, si elle fait des recherches sur l’avortement, il est possible qu’elle ait déjà pris sa décision. Son choix doit être respecté.

Comment repérer les sites anti-choix ? Ce qui doit alerter, ce sont les textes mettant l’accent sur la maternité, sur les conséquences physiques et psychologiques d’une IVG et qui tentent de culpabiliser en évoquant les sentiments du « père » ou de l’entourage.

De nombreuses études (dont « the Turnaway study ») ont montré que les personnes ayant recours à l’IVG regrettent rarement leur décision. Quant aux séquelles physiques, il n’y en a pas : on ne risque pas la stérilité ni des difficultés à tomber enceinte après une IVG.

 

Pour en lire plus sur l’IVG, lisez nos autres textes :

L’IVG, combien de consultations ?

Avorter quand on est mineur·e

L’IVG, comment ça fonctionne ?

Avorter, est-ce que ça fait mal ?